Jardin des plantes
On vient y flâner à l’ombre de la bambouseraie ou par les allées ombragées du jardin anglais, admirer la serre Martins et ses plantes « succulentes » ou rêver sur les bords du bassin aux lotus sur les pas d’André Gide ou de Paul Valéry. Fondé en 1593 par Henri IV, le plus ancien jardin botanique de France s’étend sur près de 5 hectares au cœur de Montpellier. Rattaché à la Faculté de médecine, cet espace autrefois entièrement dédié à la recherche et à l’enseignement continue d’attirer les chercheurs du monde entier. Le Jardin des Plantes de Montpellier est classé au titre des sites (12 février 1982) et protégé au titre des Monuments Historiques depuis le 3 septembre 1992.
Visites libres
Les visites libres ne sont possibles que pendant les heures d’ouverture au public (voir ci-dessus). Pour les groupes déjà constitués (scolaires, associations, organismes publics…), vous devez remplir le formulaire de visite libre
Visites guidées
Le personnel du Jardin des plantes de Montpellier vous propose des visites thématiques du lundi au vendredi, hors jours fériés, le matin entre 8h30 et 12h, l’après-midi entre 13h30 et 16h30. Toutes les visites proposées sont gratuites et sans inscription. Rendez-vous prévoir 10mn à l’avance, à l’entrée du Jardin, Boulevard Henri IV. Un guide prendra contact avec vous pour finaliser votre visite.
Location du Jardin / Tournage…
Pour toutes demandes particulières (photos privées ou professionnelles, tournage, manifestations…), merci de bien vouloir prendre contact avec le secrétariat, par mail, au minimum 3 mois avant la date de venue souhaitée, afin de traiter la partie administrative (autorisation, organisation et convention). De plus, depuis janvier 2014, une tarification a été mise en place pour toute location du Jardin.
Le Jardin des Plantes hier et aujourd’hui
C’est dans une volonté de développer « la santé par les plantes » qu’Henri IV confie en 1593 à Pierre Richer de Belleval, enseignant en botanique et anatomie, la création d’un Jardin Royal. Inspiré du « jardin médical » de Padoue, la référence italienne des jardins, le Jardin des Plantes de Montpellier devient à son tour un modèle pour celui de Paris.
Lors de sa création, le jardin était destiné à la culture des « simples ». Pourtant le projet de Richer dépasse rapidement les seules plantes médicinales et devient un véritable outil d’étude botanique, inédit à l’époque.
Au début du XVIIe siècle, le Jardin des Plantes de Montpellier est non seulement un jardin scientifique, avec son importante collection de végétaux mais est aussi considéré comme un jardin précurseur dans sa manière d’appréhender la diversité du monde végétal. Pour favoriser cette diversité, il reproduit différents milieux (ombragé, ensoleillé, humide, sablonneux, pierreux…) et consacre des emplacements spéciaux aux plantes exotiques.
1er Jardin (vers 1602)
La « Montagne de Richer » est la partie la plus ancienne du Jardin. Elle a servi de modèle à des sites semblables dans plusieurs jardins européens. Formée d’un tertre avec cinq terrasses sur chaque versant, elle présentait essentiellement la flore locale. Le « jardin médical » se trouvait jadis à l’emplacement de l’allée des cyprès actuelle, dite « allée toscane ».
Malheureusement, ce premier jardin fut entièrement ruiné lors du siège de Montpellier par Louis XIII en 1622. Aujourd’hui il n’en reste que la « Montagne ».
2e Jardin (1622 – 1810)
A partir de 1622, Richer de Belleval recommence son travail et agrandit le jardin en achetant des terrains au voisinage. Plus tard, ces espaces servent de jardin d’essai à Pierre Magnol, démonstrateur des plantes, puis intendant suppléant de 1694 à 1697. L’école de systématique s’installe sur ce site en 1707 avec son élève Joseph Pitton de Tournefort.
En 1756, la première serre chauffée est édifiée au Jardin des Plantes. A la fin du XVIIIe siècle, Antoine Gouän, directeur du jardin, transporte une marcotte de son ginkgo qui devient le symbole de l’École de Santé, renaissante après la Révolution. Élevée entre 1802 et inaugurée 1806, une belle orangerie est construite par le célèbre architecte Claude-Mathieu de la Gardette. Au XIXe siècle, deux serres s’ajoutent aux équipements du Jardin.
3e jardin (1810 – 1860)
Dans le courant du XIXe siècle, le jardin historique s’agrandit à deux reprises, faisant plus que doubler de surface. Avec ces nouveaux espaces, la création du jardin anglais est possible en 1860. Le directeur de l’époque, Charles Martins, y fait ériger une serre tempérée et creuser un bassin pour les lotus dit « lac aux Nélumbos ».
Au-delà de ce bassin, se trouve un pavillon d’astronomie prénommé « marabout algérien ». Ce petit observatoire n’a jamais été utilisé en tant que tel, mais uniquement à des études spectroscopiques.
Le Jardin des Plantes aujourd’hui
Le Jardin des Plantes a aujourd’hui une superficie de 4.5 ha avec une surface sous serre de 688 m2 et une orangerie de 267 m2. Le jardin totalise 2 679 espèces.
Le Jardin des Plantes de Montpellier a une triple vocation :
Jardin botanique
Le jardin botanique se distingue d’un jardin classique par ses collections, son exposition de plantes vivantes et les graines bien identifiées, rares ou courantes. Le programme d’action d’un tel jardin s’intègre dans le plan du Consortium des Jardins Botaniques européens (BGCI/IABG).
Destiné à la recherche scientifique, le jardin s’affiche comme un centre d’études taxonomiques et horticole ouvert à la coopération internationale. Pour protéger au mieux l’héritage scientifique du Jardin des Plantes, ses personnels mettent en place des actions d’enrichissement et de sauvegarde des collections animées (plantes) et inanimées (ouvrages, documents écrits, iconographie, herbier).
Jardin historique
Avec plus de 4 siècles d’histoire, le Jardin est protégé aujourd’hui au titre des Sites et des Monuments historiques. Dans ce cadre, la protection et la valorisation des immeubles prend une place importante dans la vie du Jardin. La conservation du patrimoine passe par l’entretien et la restauration mais aussi par une réglementation stricte des visites publiques.
Jardin universitaire
Dès sa création en 1596, le Jardin des Plantes a un lien étroit avec l’Université en raison de sa spécialisation dans le domaine des plantes médicinales. Voué à l’enseignement supérieur, le Jardin accueille régulièrement des étudiants pour la réalisation de leurs thèses et mémoires.
Dans le souci d’apporter les savoirs scientifiques au grand public, les personnels du Jardin des Plantes développent des actions pédagogiques vers différentes catégories de population.
Les collections du Jardin des Plantes
L’école de systématique de Candolle
L’école de systématique est un site-école où les plantes sont regroupées par familles botaniques. 250 espèces sont situées dans un endroit protégé en raison de leur fragilité. Incapable de supporter des fréquentations excessives, l’école de systématique de Candolle est ouverte exclusivement lors de visites de groupes programmées.
La collection de cistes
Les cistes sont des plantes méditerranéennes de garrigue qui sont connues pour leur résistance à des situations arides. Au Jardin des Plantes de Montpellier, une dizaine d’espèces et leurs hybrides, nés des croisements entre espèces proches, sont installés sur le versant Sud de la Montagne de Richer. Remarquables par leur floraison, les cistes décorent le Jardin des Plantes avec de grandes fleurs blanches ou jaunes à partir du mois d’avril.
Les plantes médicinales
La collection des plantes médicinales est en cours de réalisation. Ce projet consiste à réunir les principales plantes médicinales françaises reconnues, en appui à l’enseignement prodigué en faculté de pharmacie. Les 164 espèces prévues occuperont « le carré des médicinales » de l’école de systématique. Elles ne seront accessibles au public qu’à l’occasion de visites guidées.
Les arbres
Le Jardin des Plantes de Montpellier abrite plus de 170 arbres surtout regroupés dans l’arboretum du XIXe siècle. Les arbres constituent une collection remarquable par l’âge et la taille de certains sujets, comme le pacanier, le Ginkgo, l’oranger des Osages ou le Phyllaire de la Montagne. L’intérêt de certains arbres, comme le cyprès de l’Atlas, le chêne faux kermès ou le genévrier alligator réside moins dans leur taille que dans leur grande rareté en collection et leur intérêt botanique.
Les plantes succulentes
Les plantes succulentes sont des plantes grasses, dont les plus populaires restent les cactus. La collection du Jardin des Plantes de Montpellier compte 400 espèces et a été constituée à partir de 2011, de dons venant de collectionneurs et de jardins botaniques. Les plantes succulentes sont connues non seulement pour leur résistance au climat aride mais aussi pour leurs floraisons éblouissantes. Chez certaines espèces de cactus, les fleurs sont bien plus grosses que la plante qui les porte.
Les palmiers
Jusqu’au début des années 2000, les palmiers occupaient une place visible au Jardin des Plantes. Notamment, deux beaux alignements de palmiers à chanvre de Chine limitaient l’un le jardin anglais, l’autre l’École de Systématique. En 2006, ils ont été victimes du papillon argentin dont la chenille se nourrit exclusivement du cœur des palmiers, conduisant à la mort des sujets. Depuis cet épisode, l’effectif des palmiers a baissé et ne constitue aujourd’hui que 36 espèces, visibles dans tous les secteurs du Jardin des Plantes.
Les plantes naturalisées
Réfugiées dans différents endroits du Jardin des Plantes, les 9 espèces de plantes dites naturalisées proviennent des quatre coins du monde (Modiole de Caroline, Micromérie grecque, Muflier de Sicile, etc.). La plus remarquable des plantes naturalisées est la consoude d’Orient, originaire de Turquie. Naturalisée depuis 1930, elle est la plante dominante du sous-bois au printemps, avec ses fleurs blanches abondantes. Depuis, elle s’est étendue à d’autres espaces verts de Montpellier.
La faune entomologique
Le Jardin des Plantes héberge une importante variété d’insectes qui ont une importance primordiale pour le transport du pollen de fleur à fleur. À ces insectes pollinisateurs s’ajoutent de nombreux ennemis des plantes cultivées, les insectes ravageurs. Parmi les insectes les plus impressionnants figurent l’abeille charpentière, au corps violet massif. Elle n’hésite pas à perforer à la base les fleurs dont elle convoite le nectar. Pacifique, elle aime « faire connaissance » par un survol du visage de la personne qui l’observe. En août, l’abeille charpentière passe du violet au jaune tant elle est saupoudrée du pollen des fleurs visitées.
L’Index Seminum
Le Jardin des Plantes de Montpellier s’inscrit dans un réseau d’échanges de graines avec 500 autres institutions botaniques en France et dans 80 pays étrangers. Des semences sont récoltées régulièrement dans le jardin, ainsi que dans la nature, aux alentours de Montpellier. L’Index Seminum est un catalogue de ces semences, publié tous les 2 ans, et exclusivement réservé aux autres jardins botaniques.