Parler de « totalité des expositions » a-t-il un sens ? Théorie critique des expositions

  • Catégorie : Séminaire permanent ExposUM
  • Dates : 10 octobre 2024
  • Horaires : De 17h00 à 18h30
  • Lieu : Maison des Sciences de l’Homme/UPVM - salle Kouros - 71 rue du Professeur Henri Serre, 34090 Montpellier et en visio

Axe du séminaire : « Les limites de l’ambition d’intégration »

Selon la définition initialement proposée par Christopher Wild en 2005, le concept d’exposome désigne la « totalité des expositions auxquelles est soumis un individu tout au long de sa vie  […] intégrant l’environnement chimique, microbiologique, physique, récréatif, médicamenteux, le style de vie, l’alimentation, ainsi que les infections ». Mais que signifie le recours au terme de « totalité » ici ?

Dans cette présentation, Gilles Moutot interroge le concept d’exposome et son utilisation dans les enjeux scientifiques actuels. Il nous propose ainsi une entrée en philosophie de la santé. Depuis son émergence, le concept d’exposome a été associé à une promesse d’une compréhension approfondie (totale) des liens entre santé et environnement. Pourtant, l’étude de l’exposome est souvent réalisée dans une approche « réductionniste » via des collections de données mesurées par des biomarqueurs – ces biomarqueurs considérés comme les reflets de l’effet de l’environnement sur notre corps. Comment articuler le concept d’exposome à l’idée de la totalité non pas comme addition de données mais comme une synthèse de ces données, dans une approche réellement intégrée ?

Il s’agit de nommer deux difficultés principales que rencontre l’utilisation de ce concept : il est associé à une exhaustivité impossible et il sépare l’organisme de l’environnement / le milieu intérieur et le milieu extérieur. Ainsi, ce concept rencontre les mêmes défis que la notion de milieu(x) de vie, en tant que réalité indécomposable, car n’existant que par les liens complexes et réciproques entre des vivants et des écosystèmes.

Gilles Moutot est maître de conférences en philosophie au département de sciences humaines et sociales de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes et membre du Centre d’études politiques et sociales (CEPEL) (Université de Montpellier / CNRS). Il a récemment co-dirigé l’ouvrage collectif Médecine, santé et sciences humaines. Manuel du Collège des humanités médicales (Paris, Les Belles Lettres, 2021).

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