A l’UM la science [S04-ep09] : Sécuriser le traitement de la douleur
Cette semaine dans A l’UM la science, Cyril Rivat, chercheur à l’Institut des neurosciences de Montpellier, livre de nouvelles pistes prometteuses pour sécuriser le traitement de la douleur par les opioïdes. Le reportage vous emmène sur la plateforme Synbio 3 et notre invité des 3 dernières minutes vous invite à une conférence sur les régimes restrictifs. Une émission diffusée tous les mercredis sur Divergence FM 93.9.
Un mal de tête, une rage de dent, le dos qui se grippe avec les premiers frimas de l’hiver et nous voilà dans l’armoire à pharmacie à la recherche du dernier cachet de paracétamol. Mais qu’en est-il quand la douleur s’installe et que le paracétamol et l’ibuprofène ne suffisent plus ? L’arsenal thérapeutique des analgésiques n’étant pas infini, la douleur chronique rime souvent avec opioïdes. Alors certes tout le monde ne prend pas de la morphine mais d’autres médicaments ont fait leur chemin dans nos pharmacies à bas bruit : la codéine et le tramadol qui à partir du 1er décembre prochain feront l’objet d’une ordonnance sécurisée. Pourquoi ?
Parce que selon une enquête menée par le réseau français d’addictovigilance, le nombre de personnes dépendantes qui ont désigné le tramadol comme premier produit ayant entraîné leur addiction a été multiplié par 17 en 10 ans. Le mécanisme est proche de celui d’autres drogues non prescrites sur ordonnance : des prises un peu trop répétées sur des périodes un peu trop longues, une tolérance à la substance qui s’installe alors que paradoxalement la sensibilité à la douleur, elle, augmente. Alors on augmente également les doses et la fréquence et quand cela ne suffit plus, certains passent au palier supérieur : oxycodone, fentanyl, buprénorphine.
Cette histoire a coûté la vie à plus de 800 000 américains en 25 ans (Fentanyl, cocaïne, « drogue du zombie » : les opioïdes associés aux stimulants continuent de semer la mort aux Etats-Unis, dans The Conversation, 12 novembre 2024) et ce qu’on appelle désormais la crise des opioïdes ne cesse de s’accélérer puisque 82 000 personnes en seraient mortes entre février 2021 et février 2022 selon le Centres de prévention et de contrôle des maladies américains.
Alors face à cette crise que faire ? Puisqu’on ne peut décemment pas laisser les victimes de douleurs chroniques souffrir sans solution, le défi serait donc d’annuler ou de limiter ce phénomène d’échappement de l’efficacité des opioïdes et cette hypersensibilisation à la douleur qui conduisent à augmenter toujours plus les doses.
Ce défi notre invité l’a relevé. Cyril Rivat est chercheur à l’Institut des neurosciences de Montpellier. Le 7 novembre dernier, avec d’autres collègues de l’Université de Montpellier, de l’Inserm et du CNRS entre autres, il a publié dans Nature Communication un article intitulé L’inhibition de la signalisation FLT3 supprime la tolérance aux opioïdes et l’hyperalgésie tout en préservant l’analgésie. Il nous en parle dans A l’UM la science.
En deuxième partie d’émission nous restons dans le thème du médicament et nous vous emmenons sur la plateforme Synbio 3 rattachée à l’institut des Biomolécules Max Mousseron. Et c’est Pascal Verdié qui nous explique comment lui et ses collègues du plateau peptides synthétisent des biomolécules et des polymères d’intérêt biologique et pharmaceutique.
En fin d’émission Florian Bergohne, chargé de projet au service handiversité nous présente une conférence grand public qui se tiendra le 21 novembre sur le campus Triolet entre 12h15 et 13h30 sur le thème Régimes restrictifs ? Quelles conséquences et comment les aborder ?
A l’UM la science vous avez le programme, c’est parti !
Coproduction : Divergence FM / Université de Montpellier
Animation : Lucie Lecherbonnier
Interview : Lucie Lecherbonnier / Aline Périault
Reportage et montage : Lucie Lecherbonnier / Aline Périault
Réalisation : Tom Chevalier
Retrouver l’émission “A l’UM la science” sur Divergence FM 93.9