Charm-EU : De Montpellier à Utrecht, former la recherche de demain

Porté par les universités de Montpellier et d’Utrecht (Pays-Bas), la première édition d’un module d’enseignement pilote adossé à la recherche s’est clôturée le 11 décembre 2024 par une session pitch des projets étudiants. Les futurs chercheurs et chercheuses souhaitent placer les patients au cœur de leurs solutions thérapeutiques.

Cinq groupes, cinq minutes par groupe, cinq propositions scientifiques de dépistage ou de traitement du cancer colorectal. Le 11 décembre 2024, une vingtaine d’étudiantes et d’étudiants de Montpellier et d’Utrecht (Pays-Bas) ont pitché leurs propositions de projets de recherche à l’Institut du cancer de Montpellier (ICM). Le jury était constitué de cliniciens, de représentants d’associations de patients et d’enseignants-chercheurs des deux universités. Ces derniers encadrent la première édition d’un module d’enseignement élaboré dans le cadre de l’alliance européenne Charm-EU. Et cela, trois mois à peine après la conférence inaugurale “Integrated approaches to fight colorectal cancer: all together to break down barriers” qui les avaient réunis à Montpellier fin septembre.

Thérapie ou dépistage ?

Entre temps, étudiantes et étudiants ont travaillé en équipes internationales et interdisciplinaires (chimie du vivant, chimie des matériaux, biologie, pharmacologie, biotechnologies…) sur différentes pistes de recherche. Certains se sont concentrés sur l’aspect thérapeutique et d’autres sur le dépistage de cette maladie, deuxième cancer le plus mortel. Côté montpelliérain, ils ont pu s’appuyer sur l’expertise des nombreux spécialistes de l’I-site (SIRIC Montpellier cancer, Institut du Cancer de Montpellier,  Institut de recherche en cancérologie de Montpellier, Institut des biomolécules Max Mousseron). Intégré dans les offres de formation des masters impliqués, ce module Tackling challenges through international research linked research hub met à profit l’excellence des réseaux de recherche internationaux tout en permettant aux étudiantes et étudiants d’expérimenter une pédagogie centrée sur la résolution de défis et de se préparer concrètement à la rédaction d’un projet de recherche.

Trois projets ont été distingués à la fin de cette session pitch. Dont le premier prix du jury, lequel a récompensé un projet s’intéressant à « une bactérie du microbiote comme solution thérapeutique pour réduire les effets négatifs de la chimiothérapie tout en augmentant les réponses au traitement », expliquent Thaïs, Pierre, Naël et Laura. Une équipe des plus interdisciplinaire puisque Thaïs et Pierre sont étudiants en master cancer-biology (Université de Montpellier), Naël en master chimie des matériaux pour la santé (Université de Montpellier) et Laura en master drug innovation (Université d’Utrecht).

« Au début, on ne savait pas quel serait notre niveau d’impact, ajoutent-ils. Nous avons voulu agir directement sur quelque chose qui va avoir un effet à plus au moins long terme sur le bien-être des patients. C’est aussi très enthousiasmant de pouvoir collaborer à l’international sur un tel projet ! »

Biothérapies

Ce programme, reconnu par des ECTS1 au sein des formations concernées, forme les étudiantes et étudiants à la méthodologie de la recherche tout en valorisant l’interculturalité et l’interdisciplinarité. L’implication d’associations de patients a permis aux futurs chercheurs et chercheuses de prendre pleinement en compte leur point de vue et de les remettre au centre des stratégie thérapeutiques.

Quatre étudiants de ce module pilote vont poursuivre cette expérience internationale via un stage de recherche de six mois au sein de laboratoires à Montpellier (IBMM et IRCM) et Utrecht.  

Fort du succès de cette première édition, il est prévu d’ouvrir ce module à d’autres formations et d’autres universités partenaires de l’alliance CHARM-EU dès la rentrée prochaine. Ce qui permettra de s’intéresser à d’autres problématiques de santé comme les maladies auto-immunes et à d’autres modalités thérapeutiques, en particulier les biothérapies.

  1. Les ECTS, ou système européen de transfert et d’accumulation de crédit, facilitent la reconnaissance des diplômes dans l’espace européen et favorisent ainsi la mobilité étudiante. ↩︎