Conférence annuelle CHARM-EU : quand la culture nous réunit
Le 5 novembre dernier, la conférence annuelle Charm-EU s’est tenue à l’Université Eötvös Loránd (ELTE) à Budapest, en Hongrie. L’occasion pour les neuf partenaires de l’alliance d’universités européennes, dont l’UM, de s’intéresser en profondeur aux multiples facettes de l’interculturalité et de mettre en lumière son rôle crucial dans le renforcement de la collaboration transnationale au sein de l’enseignement supérieur.
CHARM-EU ne se contente pas d’être l’acronyme d’un projet innovant. Certes, ce dernier est animé par le défi (challenged-driven), accessible au plus grand nombre (accessible), fondé sur la recherche (research-based) et particulièrement mobile (mobile) au sein de l’Union européenne (EU). Il s’agit également, et avant toute chose, d’une coopération entre différentes universités, cultures et langues européennes. Onze langues, pour être précis. Soit autant de façons de voir le monde comme de défis à relever.
« Nos difficultés ont le plus souvent été causées par les différences entre nos cultures », a déclaré le recteur de l’université Eötvös Loránden ouverture de la conférence annuelle 2024 de Charm-EU. D’où l’importance de « relier les cultures, célébrer la diversité » (Bridging culture, embracing diversity), la devise inspirante des Journées Charm-EU 2024.
Gardiens de la connaissance
Un désir de partage qui était le fil rouge des discours des neuf représentantes et représentants officiels des universités partenaires de l’alliance qui ont pris la parole dans leur langue maternelle, insistant à de nombreuses reprises sur l’urgence pour l’Europe de rester unie. À commencer par François Pierrot, vice-président aux relations internationales de l’UM : « Grâce aux expertises et à l’enthousiasme de toutes et tous, l’Université de Montpellier a su tirer parti de l’ensemble de vos savoir-faire. Plus important encore, les alliances d’universités européennes sont aujourd’hui de véritables outils de cohésion pour l’Europe dans un monde chaque jour plus divisé. »
En tant qu’universités, « nous sommes les gardiens de la connaissance » a pour sa part estimé Jan Butí, président du conseil des étudiants Charm-EU, avant d’affirmer la nécessité de « construire ensemble un avenir où toutes les voix sont entendues et valorisées ». Tout au long de la journée, la notion d’interculturalité a été abordée dans sa diversité sur le thème de l’apprentissage interculturel dans les alliances universitaires européennes.
L’esprit de collaboration
Parmi les tables rondes auxquelles les participantes et participants de la conférence annuelle Charm-EU ont pu assister, l’une donnait à entendre le point de vue Sud global sur l’enseignement supérieur. Et ce par la voix de Umesh Bawa, psychologue clinicien à l’Université du Cap-Occidental en Afrique du Sud. « Nous devons absolument inverser le regard et regarder non pas du Nord vers le Sud, mais du Sud vers le Nord, a-t-il assuré. Une meilleure prise en compte des cadres de compréhension du Sud global est cruciale si nous voulons faire la différence. »
Les tables rondes ont été suivies de nombreux ateliers sur l’apprentissage par les défis, les étudiants en échange, les liens entre IA et multilinguisme, les bureaux virtuels communs de l’alliance… Ou encore un workshop animé par Céline Fabre (Institut Agro Montpellier) sur le développement des compétences interculturelles grâce aux « Cercles d’histoires » théorisés par la chercheuse américaine Darla Deardorff.
Renforcement de la confiance
Dans son allocution finale, Jan Haarhuis, directeur de Charm-EU à l’Université d’Utrecht (Pays-Bas), bientôt à la retraite après avoir fait partie des pionniers du projet européen, a avancé des arguments de poids en faveur de l’interculturalité : « Les liens de confiance et de fiabilité qui relient tous les partenaires se trouvent au cœur-même de notre collaboration. La consolidation de cette confiance est un défi crucial que nous devons surmonter, exigeant une attention et des soins constants. Il est essentiel pour l’avenir de notre alliance de relier les cultures et célébrer la diversité. Ce qui, je n’en doute pas, s’applique à toutes les alliances d’universités européennes. »
Le même jour, lors du lancement de la première édition du Festival culturel Charm-EU, Meritxell Chaves, secrétaire générale de l’alliance, a salué « l’esprit de collaboration » partagé par toutes les universités partenaires. Et confessé : « Travailler ensemble nous rend tellement plus forts ! ». Des propos auxquels le chœur de l’Université d’Eötvös Loránda a fait immédiatement écho, interprétant avec brio l’hymne européen dans chacune des 11 langues de Charm-EU.
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