Imaginer l’après-bac
A quelle sauce vais-je être mangé après le bac ? “Ce n’est pas après le bac qu’il faut commencer à s’interroger sur son orientation” prévient Virginie Baudelot. D’autant que pour prendre leur décision, les jeunes sont confrontés à une autre inconnue : le monde du travail.
“Sur quelle base se déterminer ? Comment savoir quelle voie va vraiment me plaire ?”
Horizons nouveaux
Psychologue du travail, Virginie est chargée de mission “liaison enseignement secondaire et supérieur” à l’Université de Montpellier. Selon elle, les lycéens vivent l’après-bac comme un véritable saut dans l’inconnu. “L’université ? Les lycéens n’ont aucune idée de ce que ça représente ! Cela recouvre beaucoup de filières et de cursus différents. Ce qu’ils connaissent, c’est certaines composantes de l’UM : une école d’ingénieurs comme Polytech, la faculté de sciences ou de médecine, ou encore l’IUT”.
Découvrir le campus
Tout au long de l’année, l’université propose aussi de nombreux rendez-vous utiles. L’opération “Lycéens à l’université” permet ainsi de se faire une image de son avenir. L’idée : accueillir les lycéens sur les campus pour leur permettre de goûter à l’expérience universitaire, sur une journée ou une demi-journée. Le temps de découvrir ce nouveau monde et de faire un sort à sa peur de l’inconnu…
Les classes viennent avec leurs enseignants : ils sont de plus en plus nombreux à s’inscrire à ce programme, initié en 2006 avec le Rectorat de Montpellier et les lycées de la région. Au programme, cours magistraux ou TD, mais aussi des échanges avec les étudiants volontaires pour venir témoigner de leur vécu : un moment particulièrement apprécié.
“On parle surtout de la première année, en insistant sur les nouveautés qu’ils vont rencontrer. On donne des informations pratiques : jobs étudiants, bourses, logements“. Surtout, il s’agit de détailler les filières et les types de formations, pour accompagner chacun vers la voie qui lui ressemble. Mais aussi de mettre à mal certaines idées reçues : “on n’est pas là pour vendre du rêve, mais on rétablit la vérité : l’université c’est facile parce qu’il n’y a pas de sélection ? Faux ! Les taux d’insertion professionnelle sont bons ? Vrai !“.
Acteur de sa formation
Au premier semestre, 750 élèves de l’académie ont ainsi pu découvrir le campus Triolet, et s’immerger au cœur d’un quotidien qu’ils n’imaginaient pas. Au second semestre, ils sont 1 500 à être attendus. Première grande découverte, “la nécessité d’être autonome et organisé, de définir son parcours, de faire soi-même des démarches“, au sein d’un campus perçu comme “une petite ville dans la ville, avec sa vie culturelle, sociale, associative ou sportive“.
Dans ces sessions conçues pour l’aider à devenir acteur à part entière de son projet de formation, le lycéen découvre un univers souple, où il est possible (et parfois conseillé) de changer de voie en cours de route. “Se réorienter peut être une bonne idée. Un stage, un emploi, une année de césure en France ou à l’étranger ? Pourquoi pas ! Dans l’enseignement supérieur, on construit son parcours quitte à faire des détours, on capitalise même pour une sélection en Master ou pour sa future insertion professionnelle“.
> Des questions sur vos études ? Le Service Commun Universitaire d’Information, d’Orientation et d’Insertion professionnelle (SCUIO-IP) vous guide dans vos études à partir du lycée jusqu’à votre premier emploi.