[LUM#17] La promesse d’un nouvel air

Mesurer la qualité de l’air exactement à l’endroit et au moment où nous le respirons, voilà le service que proposera Mobil’Air. Des capteurs modulables capables de mesurer le taux de CO2, la nature des particules ou encore la pression atmosphérique. Le tout contenu dans un boitier miniaturisé à emmener ou à poser partout.

Choisir son parcours de jogging ou son itinéraire vélo pour aller au travail en tenant compte de la qualité de l’air, voilà une des applications que pourrait permettre Mobil’Air. « Au départ il s‘agissait, dans le contexte post-covid, de créer un module pour mesurer le taux de CO2 dans les salles de classe », explique Maxime Bigot, animateur d’atelier sur la plateforme OB.i.Lab de l’IUT Montpellier-Sète. Le projet est proposé à Nathan Grau, étudiant en mesures physiques, dans le cadre d’un stage réalisé entre avril et juin 2021. « Il est finalement revenu avec ce concept de capteur mobile modulable et adaptable aux besoins. »

Au capteur de C02 initial, Maxime Bigot et son collègue François Fabre couplent un capteur capable de mesurer le diamètre de particules comprises entre 1 et 10 microns. « Cela va du pollen, à des poussières ou du ciment jusqu’à des particules plus importantes dégagées principalement par des chantiers » précise l’animateur. S’ajoutent ensuite des capteurs relatifs aux conditions climatiques : température, humidité, pression atmosphérique et même luminosité. « L’idée est de travailler sur une offre sur mesure permettant à l’utilisateur de choisir les capteurs qu’il souhaite intégrer dans son boitier. »

Mobil maire

Une fois mis en route, chaque capteur peut prendre une mesure toutes les cinq minutes et l’associer avec la position GPS de l’utilisateur. Les données sont ensuite stockées sur une carte SD et téléchargées sur ordinateur pour générer une cartographie de la qualité de l’air dans les zones traversées. « L’intérêt de ce capteur mobile est d’être installé sur un vélo ou sur un véhicule, mais le suivi des déplacements soulève encore quelques questions de sécurité sur lesquelles nous devons travailler, souligne Maxime Bigot. Le défi un peu fou que nous nous sommes lancé avec les étudiants est de faire en sorte que le maire, Michaël Delafosse, en installe un sur son vélo. »

En attendant d’en installer sur leur vélo, les politiques s’intéressent déjà à cette innovation made in IUT puisque que le prototype est actuellement à l’essai sur la commune de Saint Georges d’Orques. Un déploiement sur le territoire montpelliérain est également envisagé. « Ils ne seront pas utilisés dans leur version mobile mais pour un usage fixe, explique Maxime Bigot. Grâce à ces capteurs les collectivités auront la possibilité de vérifier l’impact des mesures écologiques qu’elles prennent à un endroit précis et à un instant T. » Et ce n’est pas des paroles en l’air.

Réveiller l’innovation avec OB.i.Lab

Ouvert en 2016 sur le modèle des Fab Lab anglo-saxons, la halle OB.i.Lab propose aux étudiants et enseignants de l’IUT Montpellier-Sète de laisser libre cours à leur créativité grâce à l’ accompagnement de deux animateurs spécialisés – Maxime Bigot et François Fabre – et à la mise à disposition en libre-service de différentes machines : imprimantes 3D, graveuse laser. Des prestations de service sont également possibles pour les entreprises. « Le nom a été choisi par Philippe Combette, initiateur de ce projet. On y trouve OB- pour objet, -i- pour intelligent. Enfin, -Obi- designe en japonais une ceinture qui représente à l’IUT le lien très étroit entre les mondes universitaires et professionnels, explique Maxime Bigot. Cela résume très bien ce que nous faisons ! »