L’Homme dans son environnement

Notre planète est fragile : cette conscience nouvelle marque de son empreinte le XXIe siècle. Avec ses partenaires, Montpellier université d’excellence s’engage au quotidien pour une science pleinement responsable du devenir de l’Homme et de son environnement.

Avis de sécheresse sur la canopée

© Patrick Aventurier

30% de pluie en moins : c’est ce que les climatologues prévoient à l’horizon 2100. Une sècheresse qui s’accentue ces dernières années. À Puéchabon, à une trentaine de kilomètres de Montpellier, nos chercheurs accélèrent le phénomène de sécheresse pour mieux le comprendre.
Rassurez-vous, tout est sous contrôle. Ici, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) a transformé la forêt de chênes verts en un laboratoire à ciel ouvert. Pour augmenter sélectivement la sécheresse, les chercheurs ont installé un système de gouttières qui récupère l’eau de pluie avant qu’elle ne s’infiltre dans le sol. Ils disposent également d’un toit mobile de plus de 200 m2 qui peut se déplacer au-dessus de la forêt pour abriter certaines parcelles.
La forêt est étudiée sous tous les angles grâce à une passerelle installée dans la canopée qui permet aux scientifiques de réaliser des mesures sur les feuilles et les branches pendant qu’une « tour à flux » mesure en continu le bilan de carbone et d’eau de la forêt.
Ces dispositifs permettent d’étudier le comportement de l’écosystème face aux changements climatiques. Les chercheurs étudient le développement des feuilles, des fleurs et des glands sur des branches qui sont suivies depuis plusieurs années dans la canopée des chênes verts de Puéchabon. Comment les chênes verts résisteront-ils au climat sec qui s’annonce ? Premier élément de réponse : ils réduisent le nombre de leurs feuilles pour transpirer moins et économiser l’eau.

Cartographier la vie cachée des océans

© ECA Group, IRD, Ph. Borsa, J-M Boré, R. Armelle, P. Chabanet, B. Bourlès

Mieux comprendre pour mieux protéger : c’est aussi l’objectif de l’expédition « Mégafaune ». Le terrain de recherche est ici l’océan sans frontières. En juillet 2017, emmenée par David Mouillot du laboratoire Marbec, une équipe de chercheurs part cartographier une vie océanique encore mal connue. Trois ans d’expédition, pour prendre le pouls des mers tropicales et dresser un inventaire sans précédent de la vie marine, notamment grands poissons osseux, requins, mammifères… Ces fragiles géants qui peuplent les océans sont particulièrement vulnérables à la pêche et aux changements globaux : ils représentent un quart des espèces menacées d’extinction.
Financée par le Centre Scientifique de Monaco, l’expédition bénéficie d’un atout de taille : le navire océanographique Yersin, ses 80 mètres et sa coque renforcée pour s’aventurer sur toutes les mers du globe. Le Yersin va parcourir l’ensemble des eaux tropicales en visitant la plupart des zones outremer françaises (Antilles, Polynésie, Nouvelle-Calédonie et Mer de Corail, Tromelin, etc.) et de nombreux pays du Sud (Cap Vert, île Maurice, Seychelles, etc.).
L’expédition s’appuie sur un procédé scientifique révolutionnaire. Tout comme les experts de la police scientifique, les chercheurs vont traquer « l’ADN environnemental » que laissent dans leur sillage les créatures marines. À l’arrivée, les chercheurs disposeront d’une cartographie sans précédent de la vie dans les océans : un gigantesque catalogue d’ADN établi sur près de 2 000 sites à travers les mers tropicales.

Ultimes paradis de la biodiversité

© Opti’Pousse Haie

L’Université de Montpellier soutient aussi associations et initiatives étudiantes. Eté 2017 : 6 étudiants de l’UM font le grand saut pour l’inconnu, direction l’océan Indien. Leur projet – créer une aire marine protégée à Madagascar – bénéficie d’une aide du Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes de l’université.
Au nord de Madagascar, voici Nosy Lava, petite île peuplée de pêcheurs : un paradis de biodiversité terrestre, côtière et marine. Mais un paradis menacé. Braconnages, commerces d’animaux, destruction des mangroves, pêche intensive… Des espèces animales ont déjà disparu, comme l’emblématique dugong ; les tortues sont massacrées pour leur chair, les poissons surpêchés. Une surexploitation des ressources qui est surtout le fait de personnes étrangères à l’île. Elle fait peser une menace directe sur les populations locales, qui dépendent directement de ces ressources naturelles.
À la Faculté des sciences de l’Université de Montpellier, six étudiants en troisième année de biologie-écologie se mobilisent. Marie, Ninon, Florine, Tiffany, Quentin et Gaël baptisent leur projet Protect Mada. Encadrés par l’association Opti’Pousse Haie, ils établissent un inventaire de la biodiversité de l’île, analysent ses ressources, dans l’objectif de démontrer la valeur écologique et culturelle de l’île.
Leur objectif est aussi de sensibiliser la communauté locale à la préservation de l’environnement, et de lui permettre de s’impliquer pleinement dans le projet. Un projet dont les étudiants viennent de boucler la première partie : ils s’apprêtent à déposer le dossier de demande préliminaire de création de l’aire marine.

Le chiffre : 2

C’est le rang mondial de l’UM en écologie, d’après le dernier classement de Shanghaï. L’UM est seulement devancée par l’Université d’Oxford et se classe devant d’autres institutions prestigieuses telles que l’université californienne de Berkeley (4e).

I-SITE MUSE

« Nourrir, soigner, protéger« , trois enjeux globaux pour le XXIe siècle au coeur de l’I-SITE MUSE.
Le projet MUSE « Montpellier Université d’Excellence » mobilise les forces de 19 institutions vers une ambition commune : faire émerger à Montpellier une université thématique de recherche intensive, internationalement reconnue pour son impact dans les domaines liés à l’agriculture, l’environnement et la santé, susceptible de devenir pour tous les membres du consortium un partenaire académique auquel ils seront fortement liés et dont ils pourront se prévaloir.