Audiocampus : quand les murs ont des oreilles
L’espace Audiocampus situé dans le bâtiment C de la Faculté de pharmacie a été inauguré le vendredi 11 octobre. Un chantier d’un montant de 2 millions d’euros rendu possible grâce à l’Opération campus qui va permettre de répondre au besoin national de prise en charge des déficits auditifs en augmentant le nombre d’étudiantes et d’étudiants dans les formations de techniques d’audioprothèses et de neuroprothèses sensorielles.
25% de la population française et une personne sur deux chez les plus de 65 ans souffrent de problèmes auditifs (surdité, acouphènes). Avec l’augmentation de l’espérance de vie et une plus grande exposition des jeunes générations au bruit, ces chiffres ne vont faire que croitre. Lorsqu’elles sont détruites, les cellules sensorielles auditives de l’oreille interne ne repoussent pas et les appareils auditifs sont le principal recours. Pour répondre au besoin national de prise en charge des déficits auditifs, il a été décidé de créer à Montpellier un espace Audiocampus, avec une visibilité nationale et internationale, disposant de locaux spécifiquement adaptés.
Un projet devenu réalité le 11 octobre dernier en présence de Pierre André-Durand, préfet de la Région Occitanie et préfet de Haute-Garonne, Sophie Béjean, rectrice de la région académique Occitanie, rectrice de l’académie de Montpellier et chancelière des universités, Philippe Augé, président de l’Université de Montpellier, Jean-Luc Puel, directeur d’Audiocampus et Vincent Lisowski, doyen de la Faculté de pharmacie qui ont inauguré l’espace Audiocampus. Cette opération d’un montant de 2 millions d’euros, effectuée sur le bâtiment C de la Faculté de pharmacie, a été rendue possible grâce à l’Opération campus.
Former plus de professionnels
Le principal objectif de l’espace Audiocampus est d’augmenter le nombre d’étudiantes et d’étudiants dans trois formations. Le diplôme d’État d’audioprothésiste d’abord qui passe donc de 30 à 50 étudiants par an. Celui-ci a pour vocation de former des professionnelles et professionnels de santé capables d’évaluer les pertes auditives, de proposer des appareils adaptés et de les régler en fonction du mode de vie des patients.
Deuxième formation, le master « Neuroprothèses sensorielles » dispensé uniquement à Montpellier, qui passe quant à lui de 30 à 60 étudiantes et étudiants. Il aborde les domaines de l’adaptation prothétique de l’enfant, des prothèses implantables, de l’exploration fonctionnelle de l’audition et du langage. Enfin, le diplôme d’établissement « Techniques en audioprothèse » accueillera désormais 40 étudiantes et étudiants au lieu de 20 en réponse à la demande accrue de la profession. Ce technicien accueille le patient, entretien, et répare les appareils auditifs.
Par ailleurs, Audiocampus est adossé à un laboratoire mixte de recherche (Inserm/Université de Montpellier) qui travaille en collaboration avec les fabricants d’implants cochléaires et d’aides auditives ainsi qu’avec le service ORL du CHU de Montpellier et l’institut Saint Pierre à Palavas dédié à la réadaptation pédiatrique.
Accueil de patients
Sur le plan immobilier cette restructuration a concerné le rez-de-chaussée du bâtiment C du site de la Faculté de pharmacie avec la création de trois salles de cours magistraux pour les étudiants du DE audioprothésiste et du master (aménageable en salle de e-learning) et de 2 salles informatiques dédiées aux travaux pratiques mais aussi de bureaux pour les enseignants, chercheurs, techniciens et techniciennes. Une imprimante 3D permet désormais d’y fabriquer les prothèses et la salle de façonnage est dédiée à la fabrication d’embouts auriculaires.
L’espace Audiocampus accueille également des patients. Elle dispose ainsi de sept cabines audiométriques pour évaluer l’acuité auditive, d’un « laboratoire d’exercice » permettant d’appareiller des patients sous la responsabilité d’un professionnel de santé, d’une zone d’attente pour les personnes prises en charge et enfin d’une zone « ludique » où professionnels des sciences de l’audition pourront rencontrer le public.