[LUM#11] Made in Mada

Auriane, Raphaël, Isabelle et Sabine, étudiants en licence d’Écologie et biologie des organismes (EBO) à l’Université de Montpellier, ont profité de l’été pour faire de l’humanitaire à Madagascar. Une occasion de contribuer, avec la population locale, à un meilleur respect des ressources et de voyager hors des sentiers battus.

« Quand on est arrivé et que les gens de l’aéroport ont appris notre destination, ils nous ont regardé avec de grands yeux ! » raconte Auriane 21 ans. Dix-neuf heures de taxi brousse et sept heures de bateau plus tard, les quatre étudiants débarquent à Analalava une petite ville côtière située au Nord-Ouest de Madagascar.

Ce projet, Raphaël, Auriane, Sabine et Isabelle l’ont organisé avec Opti’Pousse Haie, une association fondée par de jeunes chercheurs réunionnais et métropolitains, dans le but de créer, en partenariat étroit avec une association locale, une aire marine protégée a gestion communautaire à Analalava. Sillonnant la région en pirogue, les quatre montpelliérains ont participé à des assemblées villageoises afin de débattre des méfaits de certaines pratiques aquacoles tout en proposant des solutions pour une meilleure gestion des ressources. « On leur parlait des calendriers de reproduction des espèces de poisson ou des types de filets à prioriser, explique Auriane, ensuite les habitants choisissaient ce qu’ils voulaient appliquer ou non dans leur village. »

Trois axes de travail

Sur place les étudiants se sont organisés autour de trois axes de travail. Le plus important a concerné la sensibilisation à des pratiques agricoles durables notamment l’agroforesterie : l’association des arbres et des cultures au sol. « L’idée était d’identifier les espèces cultivées par les agriculteurs et les sylviculteurs locaux afin de créer une base de données théoriques accessibles à tous » explique Raphaël. Les habitants ont également pu suivre des expériences faites in situ comme la fabrication de compost, la rotation des cultures ou les associations entre légumineuses.

Deuxième volet : l’éducation. En s’appuyant sur une mallette pédagogique mise au point par des chercheurs de l’IRD et avec l’aide de l’association, Auriane a ainsi pu sensibiliser les plus jeunes à la richesse des écosystèmes de la région : le récif, l’herbier et la mangrove. Un travail parfois complexe en raison des difficultés socio-économiques du pays. « Nous avons dû adapter la mallette parce qu’il y a beaucoup d’analphabétisme à Madagascar et les effectifs peuvent aller jusqu’à 40 enfants, âgés de 8 à 16 ans, par classe ». 

« Plein de petites attentions »

Troisième et dernier axe, la restauration de la mangrove de Madagascar, « un des écosystèmes les plus dynamiques de la planète car il stocke énormément de carbone » explique Raphaël, mais menacée notamment par l’utilisation du bois de palétuvier, pour le chauffage ou la construction.

Au-delà de leur mission Auriane, Raphaël Isabelle et Sabine ont pu découvrir une autre façon de voyager et d’échanger : « Partout où nous allions les gens nous proposaient de mettre notre tente dans leur jardin, de nous offrir à manger. C’était plein de petites attentions comme ça ! ». Une expérience qui aura permis de planter, en plus des arbres, les graines d’une ouverture à long terme.

Pour les étudiant intéressés l’association Opti’Pousse Haie recherche régulièrement des bénévoles en solidarité internationale.

Retrouvez les podcasts de l’UM désormais disponibles sur votre plateforme favorite (Spotify, Deezer, Apple podcasts, Amazon Music…).