[LUM#9] Le virus de l’immunologie

Nadège Nziza, termine son doctorat de biologie dans le laboratoire Cellules souches, plasticité cellulaire, médecine régénératrice et immunothérapie (IRMB). Son travail vise à améliorer le diagnostic et la compréhension des différentes formes d’arthrites juvéniles. En juin dernier elle est arrivée finaliste du prestigieux concours Ma thèse en 180 secondes.

« Cluedo 2.0 voilà le titre que je donnerais à ma thèse. On oublie le colonel Moutarde et on se concentre sur une articulation d’enfant toute gonflée à cause d’une inflammation. » C’est avec ce scénario d’enquête que Nadège Nziza, doctorante en biologie cellulaire, a captivé l’auditoire et le jury du concours national de Ma thèse en 180 secondes.

Arthrite juvénile

L’inflammation dont elle parle porte un nom : l’arthrite juvénile. « Une maladie auto-immune touchant un enfant sur 3000 en France et pouvant conduire à la destruction des articulations, explique-t-elle, une maladie où le système immunitaire, censé nous protéger disjoncte et se retourne contre nous. » L’immunologie. Un virus attrapé par la jeune chercheuse « dès l’enfance » et qui la pousse à 17 ans à quitter le Rwanda pour effectuer ses études en Belgique avant son doctorat en France « afin de rencontrer des spécialistes du domaine. »

Depuis trois ans à l’Inserm, sous la direction de Florence Apparailly et avec le financement de la fondation Arthritis, Nadège collecte les échantillons de sang et de liquide synovial présent dans les articulations des petits patients du CHU de Montpellier, pour en apprendre plus sur cette maladie. Car si des traitements efficaces existent, son diagnostic reste lent et complexe. « L’arthrite juvénile idiopathique, la forme auto-immune de l’arthrite chez les enfants, se décline en 7 sous-types répondant à un traitement différent. Il y a aussi l’arthrite septique qui est infectieuse et se soigne avec des antibiotiques. » Seule solution aujourd’hui, tester l’un après l’autre les différents traitements jusqu’à obtenir un résultat.

Les bons coupables

Dans sa thèse l’étudiante se propose donc de débusquer plus rapidement les bons coupables : « J’analyse plusieurs types de globules blancs et de microARN, de petits fragments dérivés de l’ADN, et je recherche des différences entre les formes d’arthrite. Mon but est de trouver différentes signatures qui permettraient d’établir un diagnostic direct et ainsi faciliter le choix du traitement. » Des recherches ayant déjà permis de déposer un brevet « avec une liste de microARN différemment exprimés entre l’arthrite septique et l’arthrite juvénile idiopathique » explique Nadège Nziza.

Dans quelques mois la jeune chercheuse espère bien s’envoler « aux États-Unis, au Canada ou en Australie » pour un post-doctorat. « Toujours en immunologie mais sur les maladies infectieuses et plus particulièrement le paludisme parce que j’aimerais retourner au Rwanda et c’est ce qui touche le plus les gens de mon pays. »

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