[LUM#9] Un enfant du siècle
Engagé dans son époque, Thierry Escolar l’est sans aucun doute. Étudiant à l’Institut de préparation à l’administration générale (IPAG), diplômé en sciences politiques et en histoire, il est également co-fondateur de l’association humanitaire montpelliéraine Jeunesse s’engage.
« Après la philosophie, il faut l’action. » Cette phrase de Victor Hugo est devenue la devise de l’association Jeunesse s’engage et « une façon de voir la vie » pour son président co-fondateur Thierry Escolar. Depuis plus de trois ans, cet étudiant organise des collectes et des maraudes hebdomadaires à destination des sans-abris de Montpellier et Paris, fait de la prévention santé auprès des jeunes, développe des partenariats institutionnels ou inter-associatifs… En 2015 et 2016, il constitue même une équipe pour se rendre à Palerme dans le cadre de deux missions humanitaires auprès d’enfants migrants.
« Une façon de voir la vie »
C’est au cours de précédentes missions au Moyen-Orient et en Egypte que ce Montpelliérain issu des quartiers populaires a le déclic. « En voyant des pays en faillite ou colonisés j’ai compris rétrospectivement la chance que c’était que d’avoir des structures, des fonctionnaires, choses sur lesquelles on peut être en désaccord mais qui font qu’il y a une paix et que ça fonctionne. »
De retour en France, il attaque un double cursus sciences-politiques et histoire. L’actualité le rattrape pourtant avec le choc des attentats de 2015 mais aussi la précarité grandissante à Montpellier. « On voyait de plus en plus de gens à la rue et la crise migratoire commençait à faire parler d’elle... » Thierry réfléchit, « en sciences politiques on découvre une grille de lecture du monde intéressante. On nous a beaucoup encouragés à faire de la mise en pratique, des projets collectifs ». Avec son ami Olivier Saunier il décide alors de fonder Jeunesse s’engage.
Une troisième voie
Leur objectif ? « Proposer aux jeunes une troisième voie, un engagement qui ne soit ni cultuel, ni de l’action politique partisane. Leur permettre juste de participer à une action ponctuelle mais qui les sensibilisera peut-être à notre responsabilité collective ». Depuis plus de 500 jeunes ont répondu à cet appel.
L’étudiant en sciences-politiques a, quant à lui, bifurqué vers l’administration, parce qu’il pense que c’est là qu’il pourra « se rendre utile ». Après une expérience d’attaché parlementaire, il effectue aujourd’hui un apprentissage place Beauvau : « Symboliquement de là d’où je viens, une fiche de paye de l’Assemblée nationale ou du ministère de l’Intérieur c’est juste une preuve qu’en France aussi c’est possible. » Bientôt un(e) autre reprendra le flambeau à la tête de l’association mais l’engagement de Thierry Escolar lui, reste intact.
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