OSU OREME : comprendre la mer à la Station Marine
Protéger l’environnement : un enjeu pour le XXIe siècle au coeur de l’I-SITE. À l’UM, l’observation de l’environnement – préalable indispensable à sa préservation – s’opère à l’Observatoire de recherche méditerranéen de l’environnement (OREME).
Un observatoire des sciences de l’univers (OSU) qui se propose d’étudier et d’analyser les changements environnementaux, notamment à la Station marine de Sète.
L’arrivée au « château » comme le surnomment affectueusement les Sétois – par l’étang de Thau ou en longeant le quartier de la plagette – est à couper le souffle. Au bout du quai de la Daurade, le bâtiment historique de la station zoologique de Cette[1] impressionne par son immensité et son élégance.
Devenue Station Marine de Sète, rattachée à l’Université de Montpellier en 1879, l’infrastructure fût inaugurée en 1896. « Pour une intégration parfaite dans la ville de Sète, la Station marine de l’UM revêt une double mission, à la fois scientifique et culturelle », explique Eric Servat, le directeur de l’OSU OREME, qui
regroupe, outre la Station marine, une vingtaine de services d’observation, un Système d’Information Environnemental, une plateforme de géochimie analytique et la plateforme d’écologie marine expérimentale MEDIMEER.
Appui à l’Observation
Au premier étage de la Station, dans son bureau aux allures de navire (boiseries, vitrages panoramiques), Sébastien Mas détaille les activités d’observation mises en place sur le site, à savoir un appui technique et logistique ainsi qu’un suivi sur le long terme de l’évolution des variables bio-physico-chimiques de la lagune de Thau et de l’avant-côte sétoise. L’objectif est de mettre en relation ces différentes variables avec les changements locaux et globaux ou avec des épisodes de crise (crues, tempêtes, sécheresses, etc.). « Nous effectuons tous les 15 jours au large de Sète des prélèvements au bénéfice du Service national d’Observation en Milieu LITtoral : le SOMLIT. Les résultats de ces prélèvements sont ensuite envoyés et conservés au sein de la base de données nationale SOMLIT », détaille l’ingénieur de recherche au CNRS à la tête de la Station marine de Sète depuis 2015. « L’observation à moyen et long terme de l’évolution de l’environnement est une nécessité pour comprendre comment les écosystèmes marins réagissent aux contraintes naturelles de l’environnement et aux effets anthropiques ».
Medimeer
Offrir des dispositifs expérimentaux aux équipes de recherche en écologie marine venues des quatre coins de la planète, telle est la mission de la plateforme MEDIMEER située au cœur même de la Station marine. Au-delà de l’expertise scientifique de pointe de son équipe, MEDIMEER propose de réaliser des expérimentations en conditions contrôlées au sein d’enceintes expérimentales de grand volume – les mésocosmes – avec la possibilité de manipuler et de contrôler les forçages environnementaux. Ces mésocosmes permettent d’isoler une masse d’eau de mer représentative de l’écosystème étudié et donc de quantifier et de qualifier l’impact des changements globaux sur cet écosystème. « En octobre, MEDIMEER accueillait le projet européen AQUACOSM visant à déterminer l’impact de l’augmentation de la température sur les communautés planctoniques marines », explique Sébastien Mas qui participait à cette opération d’envergure sur l’étang de Thau. Pour observer précisément la réaction des écosystèmes marins face au changement climatique, diverses simulations furent ainsi réalisées in situ, au sein des mésocosmes marins de la plateforme MEDIMEER (augmentation de la température, de la luminosité). « Les dispositifs expérimentaux proposés par MEDIMEER à la communauté scientifique nationale et internationale sont uniques en France et sur le pourtour méditerranéen » souligne le scientifique spécialisé dans l’utilisation de capteurs optiques en écologie marine.
[1] La ville de Sète n’acquiert son orthographe définitive qu’en 1928.
Chiffres clés
- 8 unités de recherche membres de l’OSU
- 73 équivalents temps plein participent aux missions de l’OREME dont 7 à la Station marine
- 2 plateformes techniques : AETE-ISO (géochimie analytique) et MEDIMEER
- 1 système d’information environnemental OSU
La culture : lien entre la science et le grand public
Dès 1920 avait lieu la 1re manifestation culturelle à l’attention du grand public à la Station marine : l’exposition retentissante d’un véritable squelette de baleine, raconte Marielle Laurens, responsable administrative de la station. Après l’exposition des correspondances de Bernard Collin, (Ma petite Jeannie chérie – juin 2018), la station a en projet d’organiser en 2019 une exposition de sensibilisation au fléau plastique et ses ravages sur l’écosystème marin.
Photos © Camille Salvador