PhD Innovation week : tester sa capacité à innover
Début décembre 2024, le doctorant Logan Chevret a participé à la PhD Innovation week. Sorte d’exercice grandeur nature, il en tire une expérience riche en conseils techniques et en mise en pratique, dans le but, à terme, de développer sa propre entreprise.

S’il en doutait, il en est désormais davantage convaincu : après ses études, Logan Chevret aimerait tenter l’aventure entrepreneuriale. “J’ai toujours été attiré par le côté applicatif de la recherche en chimie”, confie le doctorant, qui a participé à la toute première édition de la PhD Innovation week, du 2 au 5 décembre 2024, organisée par l’Université de Montpellier, cheffe de file du Pôle universitaire d’innovation, le collège doctoral et la Société d’accélération du transfert de technologies (SATT AxLR) de Montpellier. Avec un groupe d’étudiantes et d’étudiants volontaires, il s’est exercé à sonder le potentiel d’une recherche innovante, et à tester son possible transfert sur le marché. Inspiré des “Doctoriales”, cet exercice grandeur nature se destine in fine à sensibiliser les étudiants en fin de cursus à la création d’entreprise.
Actuellement en thèse Cifre, entre le monde académique et industriel, le jeune homme réalise sa dernière année d’étude un pied à l’Institut Charles Gerhardt de Montpellier (ICGM), un autre au sein du centre de recherche de Saint-Gobain Paris. Au quotidien, il s’évertue donc à trouver des solutions pour “réduire l’impact carbone de l’entreprise”. Un besoin industriel majeur, auquel il tente de répondre selon deux axes : réussir à recycler les résines déjà présentes sur le marché, mais aussi à les remplacer sur le long terme par de nouvelles résines à bas impact carbone facilement recyclables.
Un véritable révélateur
Le doctorant devrait finaliser sa thèse, démarrée il y a trois ans, d’ici cet automne. Après ça, il envisage, à terme, la création de sa propre entreprise “J’ai toujours apprécié travailler sur des projets concrets. On a une idée, et progressivement, on teste ses effets industriels, potentiellement jusqu’à l’usine. Nous avons la possibilité d’accompagner le projet à chaque étape, de sa conception à sa réalisation ”, résume Logan Chevret.
Sur des profils comme le sien, la PhD Innovation week a fait l’effet d’un véritable révélateur. Cette semaine-là, une trentaine de doctorantes et doctorants venus de divers horizons se sont réunis sur le campus Boutonnet de l’Université de Montpellier “avec l’envie commune de partir à la découverte du monde de l’entreprise”, détaille Logan. De nombreux experts se sont mis à leur disposition pour les aider et leur présenter les étapes-clés. “Nous avons par exemple appris à pitcher un produit, ou à initier une levée de fonds…
Tester la viabilité d’un projet de A à Z
Divisés en plusieurs groupes, les étudiantes et étudiants se sont ensuite mis à la place d’un chercheur en passe de créer sa propre start-up à partir d’un brevet. “On nous a attribué un brevet actif, mais encore inexploité, que la SATT AxLR, n’avait pas valorisé. Il s’agissait de brevets qui n’avaient pas encore donné lieu à la création d’une start-up ou d’un produit. L’objectif était donc d’imaginer un moyen d’exploiter cet actif et de le valoriser”, poursuit Logan Chevret, qui a plus précisément planché sur l’actif Tumor cell.
Déposé il y a 17 ans, ce brevet a pour vocation de détecter précocement les tumeurs cancéreuses à l’aide d’une prise de sang. “On a choisi ce brevet parce qu’on était intéressé par son potentiel”, ajoute le doctorant, qui s’est ensuite plié au jeu de la restitution en fin de semaine. “L’idée était de détailler toutes les étapes de notre projet, de sa mise en œuvre jusqu’à la création d’entreprise. Nous nous sommes demandé s’il fallait développer d’autres brevets en parallèle. Mais aussi s’il était plus judicieux de développer un laboratoire d’analyse pour traiter nous-même nos échantillons, ou s’il fallait plutôt travailler en collaboration avec les hôpitaux. On s’est également penchés sur la possibilité d’un financement par la Sécurité sociale. Et puis nous avons tenté de quantifier le coût de chaque étape…”
Au côté de la Satt-AxLr, les incubateurs Initium, le Bic de Montpellier, le Bic Innov’up de Nîmes et Pepite-LR étaient aussi de la partie. L’occasion pour Logan de prendre quelques contacts dans le but de peaufiner ses projets futurs. “C’était rassurant, cela nous a permis de nous rendre compte des aides possibles à notre disposition”, ajoute l’étudiant, qui aimerait continuer de travailler dans le secteur environnemental. “J’ai l’impression d’être utile. C’est un domaine porteur et nécessaire…”. Un nouveau dispositif co-porté par l’Université de Montpellier qui promet encore de créer de nouvelles vocations vers l’entrepreneuriat !