Rouages : Avec le protocole de Nagoya “contribuer à la préservation de la biodiversité”
Océane Trevennec travaille à la Dipa. Avec Agnès Mignot, vice-présidente déléguée à la simplification de la recherche et au suivi de programmes nationaux, elles forment la cellule APA. Ce mois-ci, dans le cadre de la série vidéo « Rouages », dont la nouvelle saison est consacrée aux métiers de la recherche, elles nous expliquent leurs missions pour sensibiliser et former au respect du protocole de Nagoya. Moteur !
« Le protocole de Nagoya est une réglementation internationale que la France a ratifiée, c’est-à-dire accepté de mettre en œuvre, aussi bien pour les enseignants-chercheurs qui vont à l’étranger que pour ceux qui travaillent en France, commence Agnès Mignot, vice-présidente déléguée à la simplification de la recherche et au suivi de programmes nationaux. L’ambition de ce protocole est de préserver la biodiversité et de limiter au maximum la biopiraterie. »
Des précisions bien nécessaires car cette réglementation implique de la part des chercheurs, chercheuses et services d’appui à la recherche d’effectuer certaines démarches avant de partir sur le terrain. « Il est désormais indispensable d’avoir l’accord du pays détenteur de la ressource sur laquelle on veut travailler et de s’entendre avec ce pays sur le partage des avantages qui pourraient découler de l’utilisation de cette ressource » poursuit la vice-présidente également chercheuse à l’Institut des sciences de l’évolution.
La cellule APA
Pour accompagner les acteurs de la recherche dans cette démarche, l’université dispose d’une cellule APA pour : accès aux ressources génétiques et partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. On retrouve dans cette cellule la vice-présidente à la simplification de la recherche mais aussi Océane Trevennec, agronome de formation et Joanna Boulon-Bertrand rattachées respectivement à la direction de l’innovation et des partenariats (DIPA) et à la direction de la recherche et des études doctorales (DRED).
« Pour déployer nos actions, nous avons mis en place tout un réseau de personnes qui sont des référentes sur chaque unité de recherche et qui sont un point de relais pour nous, pour à la fois sensibiliser les équipes de recherche et aussi les accompagner dans les démarches administratives » détaille Océane Trevennec. On trouve parmi ces référents des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, des personnes administratives, ou encore des directeurs et directrices d’unités ou directeurs d’unités adjointes.
Les missions
Plusieurs missions sont dévolues à cette cellule APA. « La première consiste à faire une veille juridique au niveau international, européen et national, en lien avec les différents ministères, poursuit Océane Trevennec. La deuxième concerne la mise en place d’une procédure d’accompagnement pour les équipes de recherche qui comporte de la sensibilisation, de la formation, et de la mise en place d’outils. La troisième est l’animation et le lien avec les cellules APA des autres organismes de recherche ».
Pour assurer ces missions un comité inter établissements se tient trois fois par an. Des formations ont également été dispensées aux référents identifiés dans les unités de recherche et élargies à tous les agents qui souhaitent se renseigner sur le protocole. « Nous avons également proposé aux écoles doctorales la formation des docteurs, des doctorantes et doctorants, pour qu’ils soient le plus à même dans leurs recherches d’être sensibilisés à cette réglementation » ajoute Océane Trevennec.
Les difficultés
La cellule APA revêt une importance supplémentaire quand on comprend les difficultés que peut poser l’application de cette réglementation. « Beaucoup de pays ont une réglementation qui n’est pas encore en vigueur ou qui n’est pas opérationnelle. D’où parfois des difficultés pour obtenir toutes les autorisations nécessaires pour les projets de recherche. »
En effet les exigences du protocole de Nagoya peuvent parfois se heurter à la réalité du terrain. « Un chercheur ou une chercheuse qui part pour un projet ne peut pas prévoir à 100% le jour exact où il va aller échantillonner, il ne connaît pas exactement le nombre d’échantillons qu’il va ramener, explique Agnès Mignot. La recherche est aussi une question d’opportunité. » Des difficultés qui restent surmontables au vue de l’enjeu éthique de ce protocole à savoir « contribuer à la préservation de la biodiversité ».