Rouages : “Maîtriser l’information liée au patrimoine immobilier de l’Université”
Philippe Simonin est chef du service stratégie et gestion du patrimoine au sein de la direction du patrimoine immobilier DPI. Du travail de terrain à l’analyse des innombrables données qu’il collecte en passant par la réalisation de plans 2D ou 3D, il nous raconte son métier dans le cadre de la série vidéo “Rouages” produite par l’Université de Montpellier.
Pour les trouver encore faut-il connaître comme sa poche le campus Triolet car le bâtiment 27 avec son seul étage et ses allures de hangar semble bien modeste au milieu des immenses barres destinées à l’enseignement et à la recherche. C’est pourtant entre ces murs que travaillent les maîtres des clés. Quarante-huit personnes réparties dans cinq services composent la direction du patrimoine immobilier.
Desservie par un unique couloir, le visiteur découvre sur son passage les ateliers des techniciens, véritable caverne d’Ali Baba où les collages humoristiques en disent long sur l’ambiance qui règne ici. Suit le bureau de la directrice, Monique Lambert-Sebastiani, où la verticalité des innombrables piles de dossiers et de plans qui occupent tout l’espace font penser à une mégalopole de papier et, tout au bout du couloir vient enfin le bureau de Philippe Simonin, chef du service stratégie et gestion de patrimoine.
Plan de carrière
Plutôt discret, Philippe Simonin ne s’en cache pas : la vidéo n’est pas trop son truc mais les cartes et les plans ça oui ! Et c’est d’ailleurs la première mission de son service composé de quatre agents lui compris. « Nous réalisons et nous maintenons à jour les plans et la documentation technique de tous les bâtiments en vue de maîtriser l’information liée au patrimoine immobilier de l’Université, explique le chef de service. En tout cela fait plus de 200 bâtiments soit 500 000 mètres carrés en perpétuelle évolution ».
Plan des campus et des bâtiments, plans des réseaux enterrés, plans des installations techniques localisant les équipements électriques, de chauffage, de plomberie ainsi que leur raccordement… Tout y est consigné, noté, mis à jour depuis la construction de chaque campus. « La réalisation de ces plans permet d’extraire les données des bâtiments comme la surface, la typologie du local, le nombre d’agent par bureau ». Autant d’informations précieuses qui alimentent la base de données utilisée pour optimiser la gestion du patrimoine de l’UM. « C’est une tâche qui nécessite une vraie mémoire photographique pour avoir en tête la cartographie des bâtiments, la configuration des pièces… » poursuit Philippe Simonin
Données clés
Et c’est précisément la gestion des données qui constituent la deuxième mission du chef du service stratégie et gestion du patrimoine et de son équipe. Et la liste des données à gérer est longue. En plus de celles déjà citées on trouve : les données liées au foncier (parcelle), aux propriétés, aux modalités d’occupation, aux couts d’exploitation, à l’état énergétique et aux performances environnementales, à l’état de santé des bâtiments, à leur état réglementaire (commission de sécurité, vérifications techniques, …), d’accessibilité, et de sureté (intrusion, attentat).
« Toutes ces informations nous permettent d’établir des bilans, de fournir des informations nécessaires aux prises de décisions, mais aussi de répondre aux enquêtes du ministère dans le but d’obtenir des crédits permettant la rénovation et la mise en sécurité des bâtiments » explique Philippe Simonin. Autant de données qui intéressent non seulement les différentes directions de l’Université avec qui le service est amené à collaborer mais aussi ses partenaires externes. Tels que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, avec le ministère de la Transition écologique, avec la direction immobilière de l’Etat…
Autant de collaborations qui traduisent la diversité des missions inhérentes à cette fonction. « Mes missions peuvent aller de lever une plaque en fonte pour voir quel réseau passe dessous jusqu’à la réalisation de plans en 2D ou en 3D en passant par de la gestion de base de données et d’informations liées au patrimoine. » Et lorsqu’on demande à Philippe Simonin de revenir sur un moment marquant de sa carrière, c’est une rencontre avec un renard empaillé qu’il nous raconte. La preuve s’il en est que le patrimoine de l’Université réserve bien des surprises.