Un diagnostic pour adapter la formation aux besoins de l’industrie du futur
Intelligence artificielle, cybersécurité, cobotique… le développement des nouvelles technologies entraîne dans son sillage une transformation profonde de l’industrie vers sa version 5.0. Pour faire correspondre formation et besoins des entreprises, l’Université a réalisé un diagnostic de la « chaîne de production du futur » dans le cadre de l’appel à projet national France 2030 AMI-compétences et métiers d’avenir, dont elle a été lauréate.
« L’objectif du diagnostic est de déterminer les besoins des entreprises du territoire sur le domaine de la chaîne de production du futur et de voir ce qu’il faut améliorer sur notre offre de formation, ceci afin notamment de renforcer l’insertion professionnelle de nos étudiantes et étudiants. » explique, Jean-François Dubé, porteur du projet et enseignant-chercheur à l’Université de Montpellier. Le diagnostic lancé par l’IUT de Béziers, l’IUT de Nîmes, Polytech Montpellier et l’école nationale supérieure de chimie de Montpellier dans le cadre de l’appel à projet national France 2030 AMI-compétences et métiers d’avenir, a été orienté par la caisse des dépôts, sur les thématiques de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité avec des éléments prometteurs pour l’avenir des formations des futurs collaborateurs et collaboratrices des entreprises.
Des besoins différenciés chez les industriels du territoire
Désormais connectée, digitalisée et robotisée, l’industrie 5.0 transforme les principales composantes des chaînes de production. Ces transformations font émerger une vision renouvelée de l’organisation du travail dans l’usine. L’industrie du futur se veut résolument centrée sur l’humain (qualité de vie au travail, inclusion) et intègre les enjeux de durabilité et d’éco-responsabilité. L’ensemble des industriels interrogés dans le cadre du diagnostic semblent avoir engagé la transformation numérique de leur chaîne de production mais déclarent avoir encore du chemin à parcourir dans cette transformation. Les industriels de la région expriment des besoins plus importants sur les métiers d’experts en cybersécurité (architecte sécurité, cryptologue, spécialiste en développement sécurisé…) qu’en intelligence artificielle (le concepteur et développeur de logiciel IA, data scientist, data analyst…). À l’inverse, des besoins en profils hybrides semblent plus élevés en intelligence artificielle qu’en cybersécurité, notamment sur des fonctions d’ingénieurs capables d’être acteurs de la transformation numérique des chaînes de production (ingénieurs en cobotiques ou en automatisme…). « Des besoins sur la montée en compétences des métiers historiques de l’industrie sont également exprimés par les acteurs de la filière. D’ici 2025, il faudra former près de 400 techniciennes et techniciennes et ingénieures et ingénieurs en IA au niveau régional et tous les étudiants et étudiantes devront être formés en cybersécurité » précise, Jean-François Dubé.
Vers une transformation de l’offre de formation
L’Université de Montpellier, propose près de 25 parcours formant aux métiers de l’industrie et de l’informatique industrielle, qui représentent plus de 900 étudiants diplômés chaque année. Elle assure ainsi une relative continuité des parcours de formation aux métiers de l’industrie sur le territoire. Si l’Université propose déjà quelques formations spécialisées dans la cybersécurité et dans une moindre mesure en IA, l’enjeu est désormais de former davantage d’étudiants et étudiantes à ces enjeux. Dès la rentrée 2023, l’ouverture d’une nouvelle licence professionnelle en 3 ans à l’IUT de Béziers, sera focalisée sur “Robotique et Intelligence Artificielle pour l’industrie 4.0 et 5.0”. « A terme, ce diagnostic doit permettre aux UFR, écoles et instituts de l’Université de mieux orienter les choix stratégiques pour transformer nos formations, d’une part, dans l’évolution des parcours existants et d’autre part dans le choix des futurs équipements pédagogiques pour accompagner l’hybridation des profils et la montée en compétences des apprenants afin d’améliorer leur employabilité. » conclut, Jean-François Dubé.