Avec Hydropolis, la communauté des sciences de l’eau rassemblée

Sécheresse, réchauffement climatique, irrigation, contamination… La question de la ressource en eau occupe régulièrement le devant de la scène médiatique. A Montpellier, le nouveau parc scientifique Hydropolis dédié à l’eau incarne le rassemblement organisé de la communauté des sciences de l’eau pour structurer les forces et atouts nécessaires pour aborder ces enjeux.

C’est sous une fine pluie symbolique qu’a eu lieu le 30 mars l’inauguration d’Hydropolis. Construit sur le campus de la Faculté de pharmacie, le bâtiment de trois niveaux qui s’étend sur 3 130 m2 a mobilisé un investissement de 10 millions d’euros, financé par le Fonds européen de développement régional, la Région Occitanie, l’Université de Montpellier, le CNRS et l’IRD. Sur un site privilégié en plein cœur de Montpellier, le bâtiment Hydropolis encadre un jardin arboré, pause bucolique pour les visiteurs et outil botanique pour les étudiants de la Faculté de pharmacie que l’on y croise en plein travaux pratiques.

Ce parc scientifique dédié à l’eau est unique en France : « Il n’existe pour l’instant pas de locaux de cette nature spécifiquement dédiés à l’eau », détaille Éric Servat, directeur du Centre international Unesco Icireward. Ce nouveau campus des sciences de l’eau regroupe en effet les laboratoires de recherche consacrés à l’eau que sont HydroSciences Montpellier et G-EAU (dans la déclinaison d’Hydropolis à venir sur le campus Inrae de Lavalette), mais également le Centre international Unesco Icireward et l’Observatoire de recherche montpelliérain de l’environnement (OREME) et sa plateforme de géochimie analytique de haut niveau.

Double objectif

Si le bâtiment Hydropolis accueille d’ores et déjà les équipes de recherche orientées sur les thématiques ressources en eau, contaminants et santé, et notamment la caractérisation de la ressource en eau sur les plans chimique et microbiologique, un deuxième bâtiment doit voir le jour sur le site de Lavalette avec une orientation plus tournée vers les usages de l’eau, notamment agricoles. Le site accueillera non seulement les acteurs des sciences sociales concernés par la question, mais s’appuiera aussi sur les infrastructures existantes dédiées aux expérimentations agricoles.

« Au total ce sont 400 scientifiques qui composent la communauté montpelliéraine de recherche autour de l’eau », souligne le directeur du Centre international Unesco Icireward à l’origine de ce projet novateur, « qui a toujours été soutenu par l’Université de Montpellier ». Un projet qui porte un double objectif : « Hydropolis matérialise et incarne le rassemblement de la communauté des sciences de l’eau à Montpellier, mais ce projet ambitionne également de rapprocher les équipes de recherche et le monde de l’entreprise ». Un rapprochement jusqu’alors compliqué par l’éclatement géographique des différentes forces de recherche dans le domaine de l’eau.

Faciliter le rapprochement

« Le nouveau bâtiment Hydropolis a été pensé et conçu pour faciliter ce rapprochement grâce à des espaces spécifiquement dédiés pour accueillir les entreprises et matérialiser les interactions avec le monde économique ». Hydropolis renforcera ainsi la coopération entre les industriels et les équipes de recherche afin de faciliter les transferts de technologies, notamment sur les thématiques liées à la qualité de l’eau et à la réutilisation des eaux usées traitées.

Le bâtiment accueillera notamment la direction du Pôle de compétitivité Aqua-Valley qui compte parmi ses membres près de 250 entreprises. Pour les recevoir, des bureaux dédiés, mais aussi de grands et lumineux espaces de travail qui permettront d’accueillir des entreprises sur des projets de R&D collaborative et faciliteront le rassemblement de toutes les forces en présence dans le domaine de l’eau. « Il s’agit de concrétiser la place de Montpellier dans la thématique eau au sens large et pas seulement académique », souligne Eric Servat qui pointe également l’importance de la problématique de l’eau dans les projets de la Métropole. 

Un signal important

« A ce titre, l’arrivée d’Aqua-Valley dans nos locaux est très symbolique, elle met en avant la volonté que nous avons, à Montpellier, de traiter la question de l’eau sur tous les plans : scientifique, économique mais aussi social et sociétal. ». Pour Éric Servat, la création d’Hydropolis est un signal important qui met en évidence qu’à Montpellier la communauté des sciences de l’eau organise ses moyens scientifiques et techniques afin de pouvoir répondre à tous types de sollicitations.

Hydropolis permet à la communauté eau de Montpellier d’être « plus visible et plus attractive », souligne Éric Servat, et incarne l’importance qu’elle a su prendre ces dernières années. Une thématique de recherche plus que jamais d’actualité à laquelle la communauté scientifique rassemblée au sein d’Hydropolis offre « la capacité d’amener des éléments objectifs au débat afin de prendre les meilleures décisions possibles », insiste Éric Servat.