Des plantes pour dépolluer le sol et l’eau
Les plantes, un allié pour dépolluer les sols ? C’est la découverte majeure de Claude Grison, directrice du laboratoire de chimie bio-inspirée et innovations écologiques (CNRS/UM). Des travaux récompensés par le prestigieux prix François Sommer 2016, qui distingue des initiatives innovantes en matière de relations entre l’homme et la nature.
Voici un projet de recherche qui donne du corps au concept de chimie verte, en permettant de combiner dans un même processus restauration écologique et activité industrielle.
Lauréate de la médaille de l’innovation du CNRS en 2014, Claude Grison est à l’origine d’un véritable tour de force : être parvenue avec ses équipes à régénérer des sols pollués grâce à l’intervention de plantes dites « hyperaccumulatrices ».
L’avantage de ces super-plantes ? Leur capacité à absorber l’excédent en métaux lourds présents dans le sol. Mais encore fallait-il ensuite parvenir à valoriser ce précieux chargement… Les équipes de recherche réunies au sein du laboratoire de Chimie bio-inspirée et innovations écologiques ont permis d’offrir une seconde vie à ces plantes, grâce à la mise au point d’un procédé novateur de réutilisation des feuilles.
Les métaux lourds ainsi extraits intéressent au premier chef les laboratoires cosmétiques ou pharmaceutiques. Ces acteurs industriels ont en effet un besoin crucial de métaux qui, comme le zinc, se font de plus en plus rares, pour servir de catalyseurs dans la réalisation de réactions chimiques. Un procédé industriel « biosourcé », donc, et promis à un avenir radieux : ces recherches, qui ont donné lui à la création d’une start-up en 2011, ont débouché sur la signature d’un partenariat avec Chimex, filiale de L’Oréal, mais également au développement de projets similaires au Gabon, en Chine, en République démocratique du Congo ou en Nouvelle-Calédonie…
Claude Grison planche désormais sur la mise au point d’un système équivalent adapté cette fois aux milieux aquatiques, afin de s’attaquer au problème grandissant que constitue la pollution des cours d’eau…
Crédit photo : CNRS