[LUM#7] Objectif espace
En 2015, Camille Cambon a contribué à la fabrication du satellite Robusta-1B, mis sur orbite cet été. Une expérience fondatrice pour l’ancienne stagiaire au Centre spatial universitaire de Montpellier, aujourd’hui doctorante.
Il a quitté la Terre fin juin et passe deux fois par jour au-dessus de Montpellier, orbitant à 28 000 km/h dans le vide spatial. Avec une émotion palpable, Camille Cambon évoque le lancement du nanosatellite Robusta-1B. L’ancienne stagiaire du Centre spatial universitaire (CSU) a apporté les touches finales, en 2015, à la fabrication de ce concentré absolu de technologie. Un cube de 10 cm d’arête et 1 kg sur lequel ont travaillé en tout cinquante étudiants stagiaires au CSU. De quoi marquer une jeunesse… et confirmer une vocation.
« Une petite partie de vous dans l’espace »
Dès son enfance, à Villetelle dans l’Hérault, Camille Cambon se passionne pour l’astronomie et l’observation des étoiles. Au cours de ses études d’ingénieur à la Rochelle, elle choisit d’effectuer son premier stage au Centre spatial universitaire. Nous sommes en 2015 et le nanosatellite étudiant Robusta-1B, démarré trois ans plus tôt, entre alors en phase finale de fabrication. L’étudiante s’attelle à la tâche : elle teste les panneaux solaires qui vont y être déposés, intègre la batterie, fabrique par impression 3D des pièces pour les tests ultimes.
Camille Cambon doit ensuite patienter deux années, avec ses collègues stagiaires, avant de voir leur œuvre collective s’envoler vers l’espace. Suite à l’explosion d’une fusée, la société originellement chargée du lancement a modifié son calendrier. Le 23 juin dernier, le satellite quitte finalement la Terre depuis l’Inde.
Ce jour-là, étudiants-stagiaires et encadrants du CSU se retrouvent avant l’aube, pour assister à la retransmission du lancement sur grand écran. L’excitation laisse place à l’émerveillement. « C’était étrange de voir le satellite partir. Quelque chose que vous avez touché quitte la Terre, c’est comme s’il y avait une petite partie de vous dans l’espace », livre la doctorante. Au sentiment de magie s’ajoute la fierté du travail bien fait. Le satellite, opérationnel, envoie des signaux quotidiens permettant de recueillir des données sur les effets des radiations sur les composants électroniques. Au terme de ses deux ans de mission, Robusta-1B chutera vers la Terre, se consumant en entrant dans l’atmosphère.
Rigueur absolue
Cette mission pleine de défis n’a fait que conforter l’enthousiasme de Camille Cambon pour l’espace. « Les contraintes y sont extrêmes : fortes vibrations, chaleur ou froid, vide, radiations. Une simple colle peut exploser dans l’espace ! Très exigeant, le spatial nous apprend à faire preuve d’une rigueur absolue ». La jeune femme a travaillé en 2017 sur un nouveau nanosatellite du CSU, Robusta-3A. A 23 ans, elle démarre aujourd’hui une thèse au sein de l’école doctorale i2s sur le thème de l’impression 3D, riche de promesses dans le domaine spatial. Par la suite, elle souhaite intégrer une grande entreprise comme ArianeGroup ou Airbus Defence and Space. Regard et travail, toujours, dirigés vers le cosmos.
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