Sauveteur pour le fun
Combiner activité ludique et gestes qui sauvent, voici le principe sauvetage sportif. Plongez à la découverte de ce sport méconnu en compagnie de Jérémy Ferrara, étudiant à Polytech et champion de France junior d’une discipline en pleine expansion.
Dans la grande famille de la natation, ils forment une branche à part qui s’épanouit loin des projecteurs. Jérémy Ferrara est de ceux-là. Sa spécialité : le sauvetage sportif. Une activité qui, avant d’être un sport, est un très sérieux métier permettant chaque année de sauver des dizaines de vies. Le sauvetage sportif s’inspire de situations réelles vécues quotidiennement par les maîtres-nageurs sauveteurs. Une discipline exigeante combinant natation, apnée, course à pied, navigation et bien sûr remorquage de mannequins. “Il existe deux types d’épreuves : les épreuves d’eau plate c’est-à-dire en piscine et les épreuves côtières, sur sable et en mer, qui sont les plus spectaculaires”… détaille le jeune homme de 20 ans, dont le physique de poche contraste avec la morphologie -type du nageur. L’hiver dernier, à Castres, Jérémy Ferrara est devenu champion de France du 100 mètres obstacles, épreuve consistant à réaliser un parcours semé de barrières flottantes, obligeant le sauveteur à plonger pour imiter la recherche d’une personne en détresse…
Montpellier, capitale française du sauvetage sportif
Si la pratique sportive du sauvetage est née dès le tournant du XXe siècle sur les côtes australiennes, ce n’est qu’au début des années 90 que voient le jour les premières compétitions françaises. Aujourd’hui, bien que les deux géants océaniens – l’Australie et la Nouvelle-Zélande – écrasent toujours la concurrence, la France s’affirme comme une nation majeure de la discipline. Lors des derniers jeux mondiaux – une compétition regroupant une trentaine de sports non-olympiques – la France a ainsi récolté 11 médailles, dont 6 en or. Un bilan historique. Le nombre de pratiquants connaît quant à lui une augmentation exponentielle depuis une dizaine d’années. Symbole de cette nouvelle vague, Jérémy Ferrara ne regrette pas son choix. Nageur émérite, habitué des piscines depuis l’âge de 3 ans, il apprécie la variété d’une discipline qui tranche avec la monotonie de la natation traditionnelle : “en natation, on fait plus ou moins toujours la même chose à l’entraînement et les surprises sont rares en compétition. En sauvetage, le meilleur nageur peut très bien ne pas gagner car il aura manqué un passage technique…”
Robots sauveteurs
Reconnu comme sport de haut niveau en France depuis 2009, le sauvetage a trouvé son point d’ancrage à Montpellier. La capitale languedocienne accueille aujourd’hui le “pôle France” et s’est vu confier l’organisation des championnats du monde en 2014. Un environnement de choix pour le jeune sauveteur, qui navigue entre les entraînements et un cycle préparatoire aux études d’ingénieur à Polytech. “Je bénéficie d’horaires aménagés avec la possibilité de réaliser ma prépa sur trois ans au lieu de deux” explique celui qui se verrait bien devenir roboticien. Et, pourquoi pas, participer un jour au perfectionnement de robots de sauvetage qui, à l’instar du drone Helper, testé cet été à Biscarosse, s’imposent de plus en plus comme les indispensables auxiliaires des opérations de secourisme en mer…