Une conférence autour de la biodiversité marine en Méditerranée
Rendez-vous ce jeudi 8 juin, journée mondiale de l’océan, pour la présentation de la Mission scientifique BioDivMed 2023. Cette conférence sur la biodiversité marine en Méditerranée sera présentée à Planet Ocean de Montpellier par David Mouillot, chercheur en biologie marine au laboratoire MARBEC à l’Université de Montpellier, en présence de Philippe Augé, Président de l’Université de Montpellier, Alicia Dalongeville et Benjamin Allégrini (SpyGen), Pierre Boissery (Agence de l’Eau) et des navigateurs, et Anthony Maire (EDF). Loin d’être une simple présentation de techniques et résultats, cette conférence sera articulée autour de cinq courtes présentations qui seront chacune suivie d’un échange avec le public.
A propos de BioDivMed 2023
L’objectif de la Mission BioDivMed ? Déterminer et mieux comprendre les occurrences des espèces de poissons, de crustacés et de mammifères marins puis établir une véritable cartographie à fine échelle de la biodiversité marine. Pour ce faire, la technologie de l’ADN environnemental (ADNe) sera utilisée pour permettre un inventaire standardisé de la Méditerranée mené de façon synchronisée par quatre campagnes d’échantillonnage : pendant quatre mois, plus de 700 filtrations d’ADNe seront effectuées dans les eaux marines et saumâtres s’étalant sur plus 2 000 kilomètres.
Le metabarcoding de l’ADNe est une nouvelle technologie qui permet d’inventorier la biodiversité aquatique via les traces ADN laissées par les espèces dans leur environnement. La filtration et l’analyse de l’ADNe permettent la détection de nombreuses espèces et présente donc un fort potentiel pour développer une nouvelle génération d’indicateurs de l’état de santé des eaux marines sous impact humain ou mesures de protection. Jamais un tel inventaire synchronisé et standardisé en faveur de la biodiversité marine n’a été engagé sur le territoire français.
Cet effort sans précédent est issu de la collaboration et la mise en synergie de quatre campagnes océanographiques prévues cette année entre mai et août 2023 :
- PISCIS, campagne de surveillance de l’état de santé des herbiers de posidonie et du coralligène qui est mise en œuvre pour le compte de l’Agence de l’eau par Andromède océanologie ;
- PIAF, étude de la vie marine des substrats meubles et sableux, PIAF est coordonnée par l’Université de Montpellier ;
- L’Expédition OceanoScientific qui longera les côtes méditerranéennes de la frontière italienne à la frontière espagnole pour recueillir des échantillons d’ADNe ; pour informer et sensibiliser au sujet des enjeux relatifs à l’océan et sa biodiversité en réalisant le Tour Mer & Métiers du programme Façade Méditerranéenne Exemplaire – Famex 2030 ;
- L’expédition Pelagos de l’association We are Méditerranée, dont l’ambition est d’étudier la vie marine dans la zone pélagique, notamment celle du sanctuaire Pelagos, aire marine protégée (Aspim) visant à protéger les mammifères marins dans un triangle comprenant le continent français et italien et incluant la Corse en son sommet.
Grâce à cette coopération, une première cartographie de la biodiversité marine (10 kilomètres de résolution) sera mise à disposition de l’ensemble des acteurs et des gestionnaires de l’espace littoral et marin sur les plateformes cartographiques Medtrix et Vigilife Maps (l’Observatoire mondial du vivant dont l’Université de Montpellier et SpyGen sont deux des membres fondateurs) en 2024.
Les dates clefs de l’opération
- 27 avril 2023 : lancement du programme PIAF depuis Carnon.
- 9 mai 2023 : lancement de l’expédition Pelagos depuis le port de Nice.
- 20 mai 2023 : lancement de l’Expédition OceanoScientific de Port-Saint-Louis-du-Rhône.
- 6 juin 2023 : lancement du programme PISCIS depuis Carnon.
- 8 juin 2023 : présentation de la Mission BioDivMed 2023 à Montpellier en présence des partenaires et de la presse.
- 8 juin2024 : présentation des résultats finaux et d’une cartographie de la biodiversité marine méditerranéenne française.
L’ADNe : une technique innovante pour inventorier la biodiversité marine
Jusqu’à présent, le suivi de la faune marine faisait principalement appel à des techniques telles que la pêche, les recensements visuels en plongée et via les caméras sous-marines, ou l’acoustique. Or, ces techniques sont invasives voire destructives et non exhaustives, car de nombreuses espèces ne sont pas détectées car furtives, trop petites ou rares.
L’ADN environnemental (ADNe) est une nouvelle technologie qui permet d’inventorier la biodiversité aquatique via les traces ADN prélevées dans l’environnement. En effet, toutes les espèces sécrètent en permanence des fluides et des cellules qui contiennent de l’ADN pouvant persister dans l’environnement pendant plusieurs heures. Ces traces ADNe sont utilisées pour identifier l’ensemble des espèces d’un groupe taxonomique donné présentes dans le milieu étudié par une technique de metabarcoding. Plus de renseignements sur la technologie, cliquez ici.