Une semaine contre les discriminations
Du 13 au 17 novembre, s’est déroulée la semaine de lutte contre les LGBT+ phobies à l’Université de Montpellier. Une programmation qui met cette année l’accent sur les luttes LGBT, passées et présentes. Parce que malgré le chemin parcouru, les personnes LGBT sont encore trop souvent la cible de discriminations et de violences.
Le 17 mai est une date importante : c’est la journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Une journée importante, mais une seule journée. Insuffisant pour l’Université de Montpellier qui a décidé de donner plus de place à cet évènement. « Nous avons transformé cette journée en semaine de lutte contre les LGBT + phobies, que nous avons choisi de programmer en novembre, car en mai les étudiantes et étudiants sont moins nombreux sur le campus », raconte Laure Parmentier, responsable du service qualité de vie au travail.
Et toucher le plus grand nombre, c’est un enjeu important dans une lutte qui reste toujours d’actualité. « Avec l’avancée des droits on peut avoir l’impression que les choses changent, mais dans les faits ce qu’il faut c’est que le traitement soit indifférencié », souligne Julie Boiché, vice-présidente chargée de la responsabilité sociale.
Toucher le plus grand nombre
La lutte contre les discriminations subies par les personnes LGBT a toujours été un axe fort de la politique de l’établissement qui a été la première université française à signer en 2016 la charte de l’association L’autre cercle en faveur d’une plus grande inclusion des personnels LGBT+ sur leur lieu de travail. Une action prolongée par la signature en 2022 d’une nouvelle charte qui intègre les étudiantes et étudiants.
Et pour trouver le plus large public possible, les organisateurs de cette semaine de lutte contre les LGBT+ phobies ont concocté un programme qui convoque les arts ou le cinéma comme « médiateurs pour toucher des gens qui ne se sentiraient pas forcément sensibilisés à cette cause », explique Laure Parmentier.
Les personnels, étudiantes et étudiants ont ainsi pu assister à la projection du film L’étincelle à Carcassonne, Perpignan ou Montpellier où la séance a eu lieu en présence du réalisateur, Benoît Masocco et a été suivie d’un débat très apprécié par le public. Cet évènement a été prolongé par le vernissage de l’exposition « L’amour ne se juge pas, il se vit » le 17 novembre. « Pendant un mois, une vingtaine de créations originales réalisées par Laure Boin, artiste plasticienne, ainsi que par des étudiantes, étudiants et personnels de l’UM venus s’initier à l’art du collage, seront mises à l’honneur à l'(S)pace », détaille Laure Parmentier.
Harcèlement en ligne
Autre temps fort de cette semaine pas comme les autres : la table ronde “Haine en ligne : un fléau pour les personnes LGBT+” qui a eu lieu le 14 novembre avec trois intervenants : Shani Benoualid, fondatrice de l’association #jesuislà, Aurélien Robert, avocat au barreau de Montpellier et membre de l’association Nuage, et Naeva Nossovitch, psychologue clinicienne au centre de soin universitaire.
Un choix qui ne doit rien au hasard : « Le cyber harcèlement est un problème majeur dans la lutte contre les discriminations. Selon le dernier rapport annuel de l’association SOS homophobie, les violences par internet sont en tête des actes à l’encontre des personnes LGBT, elles représentent à elles seuls 18 % des actes de violence, devant les problématiques intra-familiales notamment », détaille Laure Parmentier.
Au-delà de ces évènements, cette semaine est « une occasion de réaffirmer le fait que l’UM est engagée contre les discriminations liées à l’orientation ou à l’identité sexuelle, souligne la vice-présidente déléguée à la responsabilité sociale. C’est un temps fort qui donne plus de visibilité, mais c’est toute l’année qu’il faut rester vigilant et s’assurer que chacune et chacun pourra vivre de façon satisfaisante sa vie professionnelle et être épanoui sans avoir à se cacher », insiste Julie Boiché.
Et pour faire de l’Université de Montpellier un établissement inclusif, de nombreuses autres actions sont menées. Cellule d’écoute, dispositifs RH, documents de sensibilisation, mais aussi travail avec les collectivités afin d’œuvrer pour une coordination territoriale. « Lutter contre ces discriminations, c’est une action constante, toute l’année, pour obtenir un climat qui permette à tout le monde de vivre normalement », conclut Julie Boiché.