Yves Bergeron et Yves Mauffette, docteurs honoris causa de l’UM
L’Université de Montpellier a mis le Canada à l’honneur en décernant ce vendredi 2 décembre, le titre de docteur honoris causa aux professeurs québécois Yves Bergeron et Yves Mauffette. Une occasion pour le président Philippe Augé de rappeler les partenariats précieux qui unissent non seulement l’UM avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et en Abitbi-Témiscamingue (UQAT) mais aussi avec les universités de Laval et de Sherbrooke.
Après un chaleureux accueil protocolaire du président de l’UM et du doyen de la Faculté des sciences Jean-Michel Marin, c’est Ahmed Adam Ali, vice-doyen et parrain des deux récipiendaires qui a prononcé leur éloge. Un exercice réussi pour ce paléo-écologue, spécialiste des changements globaux, de la dynamique de la biodiversité et de l’écologie forestière, qui a permis à l’auditoire de mieux faire connaissance avec ces deux prestigieux enseignants-chercheurs.
Yves Mauffette, écologie et pédagogie
Yves Maufette est professeur associé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Cet écologue spécialiste des interactions plantes-insectes est également un enseignant-chercheur reconnu mondialement pour ses travaux sur les innovations pédagogiques en milieu universitaire. Une expertise dont bénéficient notamment le Centre de soutien aux innovations pédagogiques de l’UM. C’est d’ailleurs sur ce sujet qu’Yves Maufette a choisi de faire sa leçon :
« Le métier de professeur à l’université implique principalement de l’enseignement et de la recherche. Notre formation est avant tout celle d’un chercheur et on enseigne souvent selon notre intuition. Dans le milieu académique, notre tâche est divisée en trois : la recherche, l’enseignement, et les services à la collectivité. En théorie, ces trois tâches devraient être également réparties. La recherche est l’activité clé, car elle déterminera principalement le succès de notre carrière universitaire de la promotion à la reconnaissance internationale. La deuxième composante de la tâche, l’enseignement est moins valorisée. Faire le choix de s’investir en pédagogie universitaire comporte certains risques, car nous sortons des sentiers battus. Modifier le contenu de son cours est une chose, mais modifier le programme universitaire d’un domaine, et ce vers une nouvelle approche pédagogique, est presque une action insensée. Former nos étudiants à mieux répondre aux besoins de demain n’est-il pas un enjeu primordial ? La recherche progresse et pourquoi pas la pédagogie ? »
Yves Bergeron, le spécialiste des forêts froides
Yves Bergeron, professeur à l’Université du Québec en Atibi-Témiscamingue (UQAT) et à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) est quant à lui spécialiste des forêts froides. Il est, entre autres, une des chevilles ouvrières du protocole d’entente pour la création du projet de recherche « Forêts froides » sur l’analyse des écosystèmes boréaux dans lequel l’UM est également très impliquée.
« La forêt boréale canadienne constitue l’une des dernières forêts naturelles du monde, une forêt qui est mise à rude épreuve. Les pratiques traditionnelles en matière d’aménagement forestier ont considérablement réduit la proportion de forêts anciennes. Le feu, source de perturbation du sol qui en augmente la fertilité, a été supprimé dans une large mesure. Les gestionnaires forestiers doivent trouver des moyens de reproduire les caractéristiques principales des forêts naturelles par des pratiques qui imitent les perturbations naturelles et la dynamique des forêts. Dans ce domaine capital, la France a une longue histoire d’aménagement des forêts et des approches paléo-écologiques ont été développées pour reconstruire le passé. Durant les vingt dernières années, l’expertise en paléoécologie de l’Université de Montpellier a été appliquée dans des projets de collaboration et de cotutelles dans les forêts froides du Canada, de la France et ailleurs dans le monde. »
Créé par décret le 26 juin 1918 et dont l’origine pourrait remonter au XVIIème siècle, le titre de docteur honoris causa, rend hommage à des personnalités étrangères qui mettent en lumière et font écho aux valeurs de l’université par leur contribution au monde des idées, de la culture, des arts et des sciences. Remis lors d’une cérémonie solennelle, ce titre universitaire est le plus éminent et le plus prestigieux qui puisse être décerné par une université.