Musée Atger
Avec ses mille dessins et quelque cinq mille estampes, le Musée Atger, niché au cœur des bâtiments historiques de la Faculté de médecine, est le plus ancien musée de Montpellier. Sa présence inattendue en ces lieux résulte de la générosité et du choix délibéré du collectionneur montpelliérain Xavier Atger (1758-1833), amateur éclairé et passionné d’œuvres d’art.
La vitalité intellectuelle de l’Ecole de médecine où s’est constituée une bibliothèque exceptionnelle au début du 19e siècle, explique ce choix. Mais Atger veut aussi, dans une vision humaniste de la médecine partagée par les professeurs de l’école, permettre aux étudiants de s’ouvrir à l’art et en particulier d’étudier le dessin, technique essentielle dans leur formation et surtout moyen inégalé d’exercer leur esprit d’observation.
Atger s’attache donc à présenter un large panorama de thèmes et de techniques, faisant se côtoyer petits et grands maîtres des écoles française, italienne et flamande.
L’école française est bien sûr la plus représentée, avec des artistes comme Fragonard, Philippe de Champaigne ou Hubert Robert, mais aussi les « méridionaux » Sébastien Bourdon, Charles Natoire ou Raymond Lafage.
Les œuvres flamandes et nordiques sont tout aussi intéressantes, avec notamment un beau Rubens recto-verso, deux dessins de Van Dyck et une remarquable tête de vieillard de Jordaens.
L’école italienne, avec 150 dessins, comprend d’aussi grands noms que Carrache, le Guerchin ou Donatello, et le vénitien Giambattista Tiepolo, dont les 26 œuvres aident tout particulièrement à comprendre la passion d’Atger pour le dessin, cet art où il voyait « une chaleur, une énergie et une expression » inégalées.
La donation de 81 dessins de l’artiste montpelliéraine Colette Richarme (1904-1991) en 2017 apporte la possibilité d’un dialogue fructueux entre les œuvres contemporaines et l’art classique.